Introduction. Évaluer et exploiter les I.A. génératives nécessite la maîtrise de notre propre communication
I – Aperçu de la méthode des Huit règles d’or de la communication
1. Les quatre règles de fond
1.1. Privilégiez le fond, sans pour autant négliger la forme
1.2. Réfléchissez ! Utilisez les 12 méthodes de recherche des idées
1.3. Orientez et évaluez votre communication grâce aux quatre critères de la parole
1.4. Travaillez les six formes de communication
2. Les quatre règles pratiques
2.1. Toujours préparez !
2.2. Toujours un sommaire !
2.3. Toujours Mind Map !
2.4. Toujours terminez !
II – Evaluation de la réponse de CHAT GPT sur le CV
1. Forces
1.1. Parole vraie : Les quatre principaux critères du CV, mais dans le désordre
1.2. Parole belle : Respect de la langue
2. Faiblesses
2.1. Parole juste
2.1.1. Ne va pas directement à l’essentiel
2.1.2. Omissions : centres d’intérêt, photo
2.2. Parole vraie
2.2.1. Erreur : références professionnelles
2.2.2. Liste numérotée trompeuse car sans ordre logique
2.3. Parole claire
2.3.1. Pas de hiérarchisation des réponses
2.3.2. Pas d’argumentation, de preuve : pas de chiffrage des réalisations
2.4. Parole belle
2.4.1. Redondances et logorrhée
2.4.2. Phrases longues : 4 sur 6 !
2.5. Une réponse intéressante mais comportant des erreurs et des omissions. A prendre avec esprit critique
Conclusions. L’IA générative : apprentissage et esprit critique. Les Huit règles d’or : « quatre mots chargés de sens au plus haut degré possible ».
Table des matières de la méthode des 8 règles d’or
Introduction. Évaluer et exploiter les I.A. génératives nécessite la maîtrise de notre propre communication
S’il n’y avait qu’une seule certitude en ce qui concerne l’arrivée très médiatisée des I.A. génératives, dont Chat GPT est l’exemple emblématique, ne serait-ce pas qu’il nous faudra nous-mêmes maîtriser nos propres méthodes de communication ? Comment évaluer et exploiter les performances de ces nouvelles technologies, basées sur le langage, sans cette maîtrise ? En vertu de quels principes ? De quelles méthodes ? De quelles règles ? De quels critères ?
Nombreux sont ceux, dont votre serviteur, qui ont été très surpris, voire stupéfaits, par la qualité des résultats déjà souvent obtenus par les I.A. génératives tant sur le plan de la forme que du fond, notamment sur la synthèse des idées. Et, il ne s’agit là que d’une première génération. De nouvelles, encore plus performantes, devraient suivre d’ici 2025.
La concurrence homme/machine, pour ne pas dire, comme Laurent Alexandre, « La guerre des intelligences » (1), s’annonce donc très rude. Beaucoup s’en inquiètent au vu des premiers effets négatifs sur les emplois classiques. La destruction créatrice chère à Schumpeter est déjà à l’œuvre.
Le référencement en n° 1 par Google, sans interruption depuis 2011, du « Triangle rhétorique, base de toute communication réussie », la mention de cet article par Chat GPT, le succès des « Huit règles d’or de la communication » (2), sont autant de résultats qui m’incitent à proposer une nouvelle méthode de communication. Les premiers essais montrent que celle-ci semble bien adaptée à l’utilisation et à l’évaluation des I.A. génératives dans la mesure où les deux méthodes utilisent des processus intellectuels similaires, sinon identiques.
Mais elle peut aussi très bien servir, à mon avis, de méthode générale de communication, sachant qu’on ne trouve toujours pas dans l’édition francophone d’ouvrage sur ce sujet qui soit simple, efficace et de lecture facile, sinon ludique.
On sait que les I.A. génératives sont basées sur le deep learning, ou auto-apprentissage, et sur les grands modèles de langage (en abrégé LLM, pour large language models). Les leaders de ces technologies ont stocké dans leurs bases de données l’ensemble du savoir humain jusqu’en 2022. Celles-ci sont en mesure de réaliser instantanément à partir de ce big data et sur la plupart des sujets l’une des principales opérations de l’intelligence humaine selon les logiciens : la synthèse.
Comprendre, utiliser et si possible contrôler les I.A. génératives serait donc, en résumé, une affaire commune de pensée, humaine et artificielle, notamment en matière de langage, de méthode de synthèse et de communication, l’ensemble étant indissociable.
La méthode que je propose est une actualisation de la méthode des « Huit règles d’or de la communication » publiée en 2014. Cette méthode repose, comme l’ensemble de ce blog, sur « Les deux grands secrets de la communication » : la rhétorique moderne, telle que celle-ci est enseignée aux États-Unis et les N.T.I.C. L’un des principaux représentants de ces dernières, mais ce n’est pas le seul, est le best-seller des logiciels d’aide à la communication : Mind Map.
L’homme de marketing que je suis s’en voudrait mortellement de ne pas souligner une caractéristique fondamentale et originale des deux outils ci-dessus, car celle-ci explique toute leur efficacité : la rhétorique et Mind Map, ou d’autres logiciels similaires reposent sur le fonctionnement de l’esprit humain.
C’est loin d’être toujours le cas en ce qui concerne les nombreuses théories et ouvrages sur la communication. En témoignent la vingtaine de pages et les sept définitions de la communication consacrées à ce sujet par Wikipédia.
Cet article n’a pas pour objet d’exposer l’intégralité de la méthode des Huit règles d’or de la communication mais d’en donner un aperçu. Il s’agira de montrer, à partir d’un exemple concret, comment on peut l’utiliser pour évaluer une réponse de Chat GPT. On trouvera cependant in fine, pour information, la table des matières de cette méthode.
Les règles de base de la rhétorique sont exposées dans différents articles de ce blog.
I – APERCU DE LA METHODE DES HUIT REGLES D’OR DE LA COMMUNICATION
La méthode des Huit règles d’or de la communication est divisée en quatre règles de fond (en jaune sur la Mind Map) et quatre règles pratiques (en vert).
1. Les quatre règles de fond
1.1. Règle n°1. Privilégiez le fond, sans pour autant négliger la forme
Les meilleures définitions de la communication, et les plus rares, sont celles qui établissent, à juste titre, la relation indissociable entre pensée et communication, telle celle qui par sa justesse et son extraordinaire concision ne peut venir que de la rhétorique antique :
« Bien parler, c’est bien penser »
ou, à notre époque, celle de Wikipedia :
« Les aspects techniques de la communication ne doivent pas cacher l’essentiel. La communication a pour objet de faire passer un message. L’idée erronée est que l’on communique bien parce qu’on dispose de moyens techniques sophistiqués »
La communication est donc, en priorité, une affaire de fond, de contenu, qu’il convient de privilégier.
Les cinq étapes de la rhétorique, mère de la communication et des Huit règles d’or, portent toutes sur l’organisation des idées, c’est-à-dire sur du contenu : trouver les idées, les mettre en ordre, les mettre en forme, les mémoriser et les verbaliser.
Mais il convient de ne pas négliger pour autant la forme, les deux étant indissociables, comme le dit si bien Victor Hugo :
« La forme, c’est le fond qui remonte à la surface »
1.2. Règle n°2. Réfléchissez. Trouvez les idées !
Trouver les idées est l’étape la plus difficile est la plus structurante de la rhétorique et donc de la communication. Qui n’a jamais éprouvé le syndrome de la page blanche ?
Il s’agit d’une étape très structurante car, le plus souvent, dès que les idées sont trouvées, le plus dur est fait. Les quatre autres étapes se déroulent plus facilement, y compris la dernière, la communication verbale.
On dénombre douze méthodes principales de recherches des idées, depuis les quatre règles de la méthode cartésienne jusqu’à la toute nouvelle l’IA générative en passant par Chiffrez ! ou la méthode SWOT. (cf. Mind Map).
Il n’est pas possible, dans le cadre de cet aperçu, d’entrer dans le détail de ces méthodes. Il n’y a pas de miracle. Les douze méthodes qui sont proposées sont toutes des schémas de pensée. Elles ne peuvent nous donner d’emblée une réponse complète mais elles sont précieuses car elles peuvent suggérer des pistes qui amorcent celle-ci.
Je ferai ponctuellement référence à ces méthodes dans l’examen de la règle n° 3 et dans son application à l’évaluation d’une réponse de Chat GPT.
A titre d’exemple, l’une de ces méthodes les plus efficace consiste dans l’application des quatre règles de la méthode cartésienne. On peut les résumer comme suit : analyse, synthèse, évidence et dénombrement.
L’analyse, en particulier, est très efficace, car celle-ci permet, selon Descartes, de « Diviser la difficulté en ses composantes ». Il en est de même de la règle du dénombrement : « Dénombrer tout ce qui est essentiel » ainsi que ce de celle de l’évidence : « Ne rien accepter qui ne soit pas évident ».
1.3. Règle n° 3 : Orientez et évaluez votre communication en fonction des quatre critères de la parole
Cette règle permet non seulement d’orienter et d’évaluer notre propre communication, mais aussi, bien évidemment, dans sa deuxième fonction, l’évaluation, celle d’un interlocuteur. En l’occurrence une prestation de CHAT GPT ou d’autres I.A. génératives.
Il s’agira ici de se poser la question de la conformité générale de cette prestation aux quatre critères d’évaluation de la parole : juste, vraie, claire et belle, et de le faire en fonction des sous-critères.
1.3.1. Une parole juste
Pour le premier critère : une parole juste, les sous-critères dont il faut vérifier le respect sont aller à l’essentiel, dénombrez les éléments essentiels, les hiérarchisez, vérifiez l’évidence ou la non-évidence des principaux résultats de la prestation.
1.3.2. Une parole vraie
Le même processus s’applique aux trois autres critères. En ce qui concerne le deuxième, une « parole vraie », il s’agit, d’une manière générale, selon le conseil d’Aristote, « d’instaurer la confiance », ce qui est, selon lui, la « principale qualité du communicant« .
Celle-ci s’obtient par les trois moyens que sont l’expression de la vérité, la réputation du communicant ou, si l’on préfère, son personnal branding, et par la bienveillance. Concernant ce dernier critère, il ne s’agit pas de je ne sais quel comportement bisounours, mais, étymologiquement, de bona vigilantia, c’est-à-dire d’agir pour le bien commun.
Ces trois critères de la parole vraie concernent tout particulièrement les I.A. génératives. Si celles-ci, obtiennent déjà d’excellents résultats et jouissent déjà de ce fait d’une certaine réputation elles commettent encore nombre d’erreurs. Il convient donc de garder un esprit critique vis-à-vis de la véracité générale de leurs prestations et plus spécifiquement en ce qui concerne les fakes news.
Par ailleurs, l’action pour le bien commun, qui était une qualité essentielle de l’orateur pour les philosophes de l’antiquité gréco-romaine, personnes physiques, pose un problème d’éthique en ce qui concerne les outils que sont les IA génératives.
Quelles sont les intentions des entreprises qui en sont propriétaires ? Agissent-elles pour le bien commun ? Sur quels critères les algorithmes qui régissent ces IA sont-ils élaborés ? N’y-a-il pas un risque de monopolisation et de manipulation de l’information ? Ces entreprises respectent-elles les droits d’auteurs ?
On sait qu’une action en justice pour monopole est déjà entreprise à l’encontre de Google en ce qui concerne son moteur de recherche.
1.3.3. Une parole claire
La clarté est, selon Aristote et les nombreux grands esprits qui ont repris ce constat au cours des siècles, la « principale qualité de la communication« .
Celle-ci dépend de nombreux critères, tant de fond que de forme. Il y a beaucoup à dire sur le respect, ou plutôt le non-respect, de ces critères par les IA génératives. Nous le verrons dans l’exemple analysé plus loin.
1.3.3.1. Critères de fond
Enchainement logique, définition, structuration/hiérarchisation, argumentation, preuve, synthèse, conclusion
1.3.3.2. Critères de forme
Sommaire, mise en page, typographie, illustrations / graphiques, style, utilisation de Mind Map et de Power Point
1.3.4. Une parole belle
Ceci ne concerne, en majeure partie, que les documents écrits.
Le respect des trois premiers critères de la parole : juste, vraie, claire, constitue déjà en lui-même un élément important du quatrième : une « parole belle ». Mais deux de ces critères ne concernent que la raison : une parole juste et une parole claire et le troisième les valeurs : une parole vraie.
Si on se limitait à ces trois premiers critères, la communication serait bancale, puisque le troisième critère de la rhétorique, les affects, ne serait pas touché.
On peut y remédier en intervenant sur les figures de rhétorique (v. guide dans ce blog) et sur le style. Ce dernier inclut non seulement des éléments tels que le caractère direct de celui-ci : l’utilisation de mots simples, de verbes, de phrases courtes (6 à 12 mots), ou de longueur moyenne (20 à 30 mots), mais aussi la présentation proprement dite du texte : une mise en page ordonnée, une typographie sobre, l’utilisation d’illustrations et de graphiques.
Mention spéciale doit être faite de deux outils issus des N.T.I.C. : Mind Map, fondé sur les arborescences et Powerpoint qui repose sur des slides dans lesquelles l’information figure sous la forme de tableaux ou est délimitée par des séquences de puces.
Des livres entiers ont été consacrés à l’étude de ces deux outils qui sont tous deux des aides puissantes à la communication et tous deux des instruments de présentation. Je reviendrai sur Mind Map dans les règles pratiques .
(Tony Buzan, créateur de Mind Map) (3)
1.4. Travaillez les 6 formes de la communication
Je ne m’étendrai pas dans cet aperçu sur ces six formes de la communication, sachant que la réponse de Chat GPT analysée est un écrit. J’attirerai seulement l’attention sur les deux points suivants en ce qui concerne la distinction communication verbale et non verbale.
Tout d’abord on se borne souvent à cette distinction générale. Or la communication non verbale recouvre plusieurs formes bien différentes : l’expression faciale et corporelle, l’image corporelle et vestimentaire, les comportements individuels et collectifs. Chaque forme, et chaque population, a ses règle et ses codes.
Par ailleurs, on constate souvent en matière de communication l’existence de mythes. L’un des principaux est ce que j’appelle « l’imposture Mehrabian », selon laquelle la communication non verbale aurait plus d’importance que la communication verbale.
Or les études, déjà anciennes, qui ont été réalisées par Albert Mehrabian, et qui n’ont jamais démenties par celui-ci, d’où le qualificatif d’imposture, ne portent que sur un très petit échantillon, quelques dizaines de personnes, par ailleurs exclusivement féminin. On ne peut de ce fait en aucun cas, comme il est souvent fait, en tirer des conclusions générales, notamment en ce qui concerne la prédominance de la communication non verbale.
2. Les quatre règles pratiques
Je passerai rapidement sur ces quatre règles car la plupart sont simples et évidentes. Il suffit de consulter la Mind Map qui illustre cet article. Par ailleurs l’évaluation de la réponse de Chat GPT n’utilise que les règles de fond.
2.1. Toujours préparez !
La préparation est une étape essentielle de l’élaboration de la communication écrite ou verbale, puisqu’il s’agit d’une tache complexe, directement liée à l’utilisation de notre intelligence. Comme le disait Winston Churchill :
« Un discours spontané a été réécrit trois fois » !
Les quatre sous-règles de la préparation sont : Ecrivez, verbalisez, visualisez, mémorisez.
On notera que, depuis les philosophes Grecs jusqu’à nos jours, une communication verbale doit toujours faire l’objet d’une préparation écrite, pour des raisons de rigueur et de précision.
2.2. Toujours un plan ou sommaire !
Il ne s’agit ici que de l’aspect physique du plan, c’est-à-dire plus exactement du sommaire et non de l’organisation intellectuelle du plan : plan thématique, etc comme cela figure dans les régles pratiques sur la Mind Map, pour des raisons de place manquante dans la règle de fond n°2 Réfléchissez.
Le sommaire en tête d’un texte permet d’avoir une connaissance immédiate du contenu.
2.3. Toujours Mind Map !
A l’heure de l’IA, l’utilisation des N.T.I.C. antérieures pour l’affronter avec succès, dont Mind Map ou les logiciels d’aide à la communication similaires (3), devient presque un must.
Mind Map (4) est, à mon avis, beaucoup plus que son concurrent Power Point, une aide intellectuelle importante à l’élaboration de la communication. Il présente notamment une caractéristique essentielle par rapport à celui-ci : son caractère synthétique.
Une seule Mind Map suffit pour exposer l’intégralité d’un sujet, y compris complexe, alors que la succession de slides de Power Point est, par nature, analytique.
Dans le même ordre d’idée, Mind Map n’utilise que des mots clés, ce qui en rend l’utilisation très simple et facilite la créativité. La lourdeur d’utilisation de Power Point découle pour une bonne part de l’utilisation de phrases entières.
La Mind Map qui illustre le présent article est une bonne illustration de ce que l’on peut couramment faire avec ce logiciel. Sa version antérieure, un peu moins importante, synthétisait en cent-quarante mots clés cinquante-trois pages de texte représentant 13.311 mots. Chaque mot-clé représentait 95 mots soit six phrases de 15 mots ou 3 phrases de 30 mots. En général, les utilisateurs d’une Mind Map rédigent d’abord celle-ci, sous la forme d’un sommaire ou d’une table des matières, le tout en mots-clés, sans passer par le texte, lequel est ensuite beaucoup plus facile à rédiger.
Par ailleurs la réalisation d’un telle Mind Map rend presque automatique sa mémorisation intégrale. La mémoire est très sollicitée par l’arborescence et la séquence hiérarchique des branches ainsi que par les formes, les couleurs et les images.
Enfin, Mind Map facilite beaucoup les présentations. L’animateur d’une réunion a devant les yeux l’intégralité du sommaire ou de la table des matières de son texte et il peut librement le commenter. Il évite ainsi l’un des principaux écueils du vieux Power Point : la lecture des phrases inscrites sur les slides.
2.4. Toujours terminez sa communication
Cette règle a été édictée par Tony Buzan, le créateur de Mind Map. Celui-ci mimait dans ses présentations les orateurs assez nombreux qui terminaient abruptement leur intervention par des expressions telles que : « Et voilà » ! ou encore : « J’en ai terminé » ! Ils laissaient ainsi leur public sur sa faim, dans l’attente d’une conclusion.
Buzan conseillait donc de toujours terminer une communication soit par une synthèse et/ou une conclusion, soit encore en ouvrant des perspectives.
II – EVALUATION D’UNE REPONSE DE CHAT GPT SUR LE CV
La question posée à Chat GPT était la suivante : Que doit contenir un bon CV de cadre d’entreprise ?
En voici la réponse intégrale :
« Un bon CV de cadre d’entreprise d
evrait contenir plusieurs éléments clés pour attirer l’attention des recruteurs et montrer que vous êtes un candidat qualifié pour le poste que vous visez. Voici quelques éléments importants à inclure :
- Un résumé professionnel : cela devrait être un bref paragraphe qui résume vos compétences et expériences les plus pertinentes pour le poste que vous cherchez.
- Expérience professionnelle : incluez une liste des emplois que vous avez occupés, avec les dates correspondantes et une description de vos responsabilités et réalisations dans chaque poste.
- Compétences clés : Mettez en évidence les compétences clés que vous possédez qui sont les plus pertinentes pour le poste que vous postulez. Cela pourrait inclure des compétences techniques spécifiques, ainsi que des compétences en communication, en leadership, en gestion de projet, etc
- Formation : incluez une liste de vos diplômes et certifications ainsi que les établissements où vous les avez obtenus et les dates correspondantes
- Réalisations professionnelles : Mettez en évidence les réalisations les plus importantes de votre carrière, telles que des projets majeurs que vous avez menés à bien, des initiatives que vous avez lancées, des prix que vous avez remportés, etc
- Références professionnelles : Incluez des références professionnelles de personnes qui ont travaillé avec vous et qui peuvent témoigner de votre travail et de vos compétences »
Je précise que j’ai retenu le CV pour sujet de cette évaluation car c’est un outil de recherche d’emploi très connu de tous. Tout cadre d’entreprise comprendra sans doute immédiatement la réponse de Chat GPT, en appréciera les qualités et en rectifiera de lui-même les illogismes, les inexactitudes et les omissions . Mais il n’en serait pas du tout de même, on le conçoit, sur un sujet complètement inconnu. Les différentes faiblesses de cette réponse, apparemment excellente, pourraient conduire, dans ce cas, à des solutions tout à fait erronées.
J’anime depuis dix ans un atelier qui porte sur l’élaboration du CV et qui s’adresse aux cadres. Le modèle de CV qui est proposé repose sur les trois langages de la rhétorique : la logique, l’éthique et la psychologie, langages qui sont repris dans les « 4 critères de la parole ».
Outre ces trois langages, ce CV utilise aussi l’une des méthodes décrites dans la règle de fond n° 2 : « Chiffrez ».
Ce type de CV est bien perçu par les entreprises et donne, en général, de bons résultats. La section d’en tête mise à part, il est organisé en cinq sections principales, en suivant l’ordre logique des attentes des entreprises, tel que celui-ci ressort de différentes enquêtes, soit :
I — Compétences clés — 3 à 5 compétences, chacune sur une seule ligne
II — Réalisations notables — 3 à 5 réalisations, chacune sur une seule ligne, si possible chiffrées
III — Expériences professionnelles
IV — Formations
V — Centres d’intérêt
Pour évaluer la réponse de Chat GPT j’ai utilisé d’une part les « 4 critères de la parole » (règle de fond n° 3) et dans la règle de fond n° 2 « Réfléchissez », les deux sous-règles : « Chiffrez » (n° 2.5.) et « Swot » (n° 2.8).
Selon les critères de cette dernière, j’ai analysé les forces et les faiblesses de la réponse.
1. Les forces
1.1. Parole vraie
Chat GPT énumère bien les quatre postes principaux d’un CV comme dans notre modèle, dont notamment les « Réalisations professionnelles », ce qui est loin d’être toujours le cas, à tort, dans les conseils donnés sur les CV. Mais comme on va le voir dans les faiblesses, ces quatre postes ne sont pas mentionnés dans l’ordre logique, ce qui peut conduire à des erreurs.
1.2. Parole belle
Comme dans la plupart de ses réponses, Chat GPT respecte la langue française, orthographe et grammaire, et son expression écrite est de bon niveau.
2. Les faiblesses
2.1. Parole juste
2.1.1. Chat GPT ne va pas directement à l’essentiel
Chat GPT ne va pas directement à l’essentiel c.a.d. en commençant par les deux critères auxquels les entreprises s’intéressent en priorité : les compétences, puis les réalisations professionnelles.
Les expériences professionnelles sont classées en n° 1, (si l’on excepte le résumé), à la place revenant aux compétences, lesquelles sont reléguées au n° 3. Quant aux réalisations professionnelles, elles figurent au 5e et avant-dernier rang alors qu’elles devraient se situer au 2e, en appui des compétences.
2.1.2. Omission des centres d’intérêt et de la photo
Chat GPT ne mentionne pas les « centres d’intérêt » alors qu’il s’agit d’une information importante en matière de savoir-être et de soft skills
De même la nécessité d’inclure la photo du candidat n’est pas mentionnée alors même qu’il s’agit, est-il besoin de le dire, d’un élément essentiel de la personnalité et qui est un standard dans des réseaux professionnels tels que Linkedin. Le défaut de photo dans Linkedin est mal perçu. Il s’agit bien d’un contenu important, au même titre que le texte.
2.2. Parole vraie
2.2.1. Une erreur : la mention des références professionnelles.
Chat GPT conseille de mentionner les « Références professionnelles » alors qu’il est en général déconseillé de le faire à ce stade de la candidature et aussi par raison de confidentialité en ce qui concerne la personne citée en référence.
En dix années de pratique, je n’ai jamais trouvé cette mention dans aucun CV.
2.2.1. Une liste de critères trompeuse
Chat GPT formule six conseils, en une liste décroissante numérotée de 1 à 6. Or, comme on l’a vu plus haut, cette liste ne suit pas l’ordre logique des critères de sélection. Ainsi le critère « réalisations professionnelles » n’est-il classé qu’au cinquième rang alors qu’il devrait l’être au 2e.
Cette liste numérique est trompeuse car, par sa nature même, elle peut suggérer que ses six critères obéissent à un ordre logique d’importance décroissante alors qu’il n’en est rien. Ceci concerne tout particulièrement les sujets totalement inconnus du lecteur.
2.3. Parole claire
2.3.1. Absence d’enchaînement logique
Comme on vient de le voir, il n’y a pas d’enchaînement logique, de hiérarchisation des idées, dans la réponse de Chat GPT. On est en présence d’une simple énumération dont les critères sont présentés dans le désordre, et non d’une argumentation en bonne et due forme. Tout est mis sur le même plan, ce qui nuit à la clarté.
2.3.2. Absence d’argumentation, de preuve
Comme le dit lord Kelvin (ci-contre) : « On ne connait bien que ce que l’on peut chiffrer » et le langage de l’entreprise est le langage des chiffres. Ceci concerne notamment les réalisations professionnelles. Chat GPT ne donne aucune indication sur ce sujet. Il ne suffit pas de vanter ses compétences, chacun peut le faire, encore faut-il en donner la preuve en donnant des résultats chiffrés. L’expérience montre que c’est possible dans la majorité des cas.
2.3.3. Manque de clarté de la forme
À ce manque de clarté du fond, s’ajoute, on va le voir, un manque de clarté de la forme
2.4. Parole belle
2.4.1. Redondances
Le résumé professionnel conseillé en n° 1 est superfétatoire, redondant. Il est impossible de le caser dans l’espace restreint d’un CV, notamment sur une page. Il fait double emploi avec le texte principal qui se suffit à lui-même s’il est bien rédigé.
2.4.2. Phrases longues et logorrhée
Les phrases longues, de 30 mots et plus, sont, chacun le sait, les ennemies de la clarté. La réponse de Chat GPT établit sans doute un record puisque sur les six conseils donnés en six phrases quatre comptent plus de trente mots !
Cette longueur de phrases s’accompagne souvent, comme dans le cas présent, de logorrhée, c’est-à-dire, selon les anciens Grecs, d’inondation de mots. On trouve dans certaines de ces phrases, notamment les n° 3 et 5, des développements dont on pourrait se passer alors même qu’il y manque des informations essentielles. Ainsi dans le conseil n° 5 sur les réalisations professionnelles n’existe-t-il aucune indication sur la nécessité de chiffrer celles-ci.
2.5. Une réponse intéressante mais qui comporte des erreurs et des omissions. A prendre avec esprit critique
Comme souvent en matière d’IA générative, la réponse de Chat GPT est, malgré son intérêt, à prendre avec discernement et esprit critique, car elle comporte des erreurs et des omissions.
Il faut mettre au crédit de Chat GPT, qu’en ce qui concerne le critère essentiel qu’est en matière de communication une « parole vraie, » cette I.A. donne, sur le CV, quatre réponses exactes sur cinq, soit dans l’ordre logique, qu’elle ne suit toutefois pas : compétences, réalisations professionnelles, expérience professionnelle et formation.
Il y a lieu de souligner que l’un de ces quatre critères, les réalisations professionnelles, n’est pas toujours cité, à tort, dans les multiples conseils que l’on peut trouver sur le CV alors qu’il l’est dans la réponse.
Cela dit cette réponse pose problème en ce qui concerne chacun des quatre critères d’évaluation : elle ne va pas directement à l’essentiel, ne suit pas un enchaînement logique, ne conseille pas le chiffrage des réalisations professionnelles, et n’est pas claire tant sur le fond que sur la forme.
On relève par ailleurs une erreur manifeste : le conseil de mentionner les références professionnelles ainsi que par ailleurs, à l’heure du savoir-être et des soft skills, deux omissions : celles des centres d’intérêt et de la photo.
Last but not least, la présentation de la réponse en une liste numérique de 6 critères est fallacieuse puisqu’elle suggère un enchaînement logique alors que celui-ci n’existe pas. On peut ainsi en déduire que les réalisations professionnelles, qui ne figurent qu’au 5e rang, n’ont qu’une importance relative, alors que, selon l’ordre logique, celles-ci se classent au 2e.
En résumé, cette réponse se présente comme une simple énumération, un super Google, alors qu’il s’agit, on le sait, pour convaincre, de se situer dans l’argumentation.
Si cet exemple avait une portée générale, commune à toutes les réponses des I.A., cela en illustrerait les limites. On est en présence d’informations assez abondantes et pertinentes, mais dans lesquelles tout est mis sur le même plan, sans hiérarchisation ni enchaînement logique.
Conclusions. L’IA générative : apprentissage et esprit critique. Les Huit règles d’or : quatre mots « chargés de sens au plus haut degré possible »
1. L’I.A. générative : apprentissage et esprit critique
L’objectif initial de cet article, auquel je me suis tenu, n’était que de tester la capacité par la méthode des Huit règles d’or de la communication à évaluer les performances des I.A. génératives. Il ne s’agissait en aucun cas de procéder à une enquête sur ces performances.
J’ai conscience d’avoir procédé, à cette occasion, à quelques généralisations dont la vérification nécessiterait la réalisation de telles enquêtes. Mais les nombreuses faiblesses relevées dans la réponse de Chat GPT dans un cas simple et compréhensible par tous comme celui du CV, constituent d’ores et déjà, à mon avis, un bon schéma de réflexion et d’évaluation transposable dans d’autres cas.
La principale de ces faiblesses est, à mon avis, que la réponse est donnée ici sous la forme d’une liste numérative de six critères. Or cette liste, par sa nature numérique même, suggère un ordre logique, lequel n’existe pas.
Il s’agit donc, plus généralement, de savoir si les réponses des I.A. génératives sont toutes présentées en ordre logique ou dans le désordre ? Se situe-t-on dans l’argumentation, ou dans la simple énumération, dans le super Google ?
En tout état de cause et tel qu’il est dans toute sa simplicité, le cas du CV montre qu’il faut faire preuve de circonspection et d’esprit critique dans l’évaluation des réponses des IA et de ne pas se contenter d’une seule réponse. Il aurait sans doute fallu procéder, dans le cas présent, à plusieurs autres requêtes (la présente était la 2e) et demander, notamment, de hiérarchiser les réponses.
Il faut, en résumer, apprendre à utiliser les I.A., notamment à poser les bonnes questions. Il n’échappera pas que ceci suppose une bonne maitrise de notre propre méthode de communication. Comment poser des questions pertinentes en cette absence ?
2. Les huit régles d’or de la communication : quatre mots « chargés de sens au plus haut degré possible »
S’il ne fallait retenir que quatre mots parmi les treize mille et quelques qui composent la méthode des Huit règles d’or de la communication, je ne retiendrai que ceux-ci, qui définissent les quatre critères fondamentaux de la parole : juste, vraie, claire et belle.
Il s’agit, on les a reconnus, des quatre critères d’orientation et d’évaluation de cette parole.
Leur exceptionnelle efficacité découle de ce qu’ils sont tous quatre « chargés de sens au plus haut degré possible » selon l’excellente expression d’Ezra Pound. (ci contre)
Deux d’entre eux sont à attribuer, à l’origine, au génie de Platon : une parole claire et une parole vraie, mais tous ont été repris, au fil des siècle, y compris à notre époque, par les plus grands esprits de toutes disciplines.
On constate que dès l’antiquité, les philosophes Grecs avaient engendré, sur la base de ces mots, de ces critères, la mère de la communication qu’est la rhétorique et ses trois langages : la logique, l’éthique et la psychologie. La parole juste et claire est le fruit de la logique, la parole vraie celui l’éthique, et la parole belle celui de la psychologie.
Il n’est donc pas surprenant que, sur la base de ces quatre critères directeurs très puissants, l’évaluation de la réponse de Chat GPT figurant dans cet article se soit révélée relativement facile.
Ceux-ci forment un cadre d’évaluation cohérent. Lui-même est subdivisé en une trentaine de sous-critères (il n’est pas nécessaire de les utiliser tous), eux-mêmes très efficaces, puisque découlant de ces quatre paroles. L’ensemble forme une grille d’évaluation qui couvre les trois langages de la rhétorique. A cette grille très précise n’échappe, sans doute, que peu de caractéristiques importantes de cette discipline.
J’ai intitulé cet article en utilisant l’expression intentionnellement un peu agressive de « versus Chat GPT ». Je voulais ainsi évoquer le caractère éventuellement concurrentiel pour l’humanité des IA génératives. Pour le moment, en l’état encore inachevé de leur évolution, l’heure semble être à l’esprit critique, au dialogue constructif, et à l’apprentissage de leur utilisation.
Louis Marchand
(1) Dr Laurent Alexandre — La guerre des intelligences à l’heure de Chat GPT — mai 2023 — JC Lattès
(2) La diffusion de la première version des « Huit règles d’or de la communication » a été ralentie jusqu’en 2021, sachant qu’il n’en subsistait que la synthèse. Depuis, elle excède celle du best-seller, le Triangle rhétorique ! Peut-être faut-il y voir là la médiatisation de ce blog par les I.A., ce dernier étant l’un des principaux sur la rhétorique, sinon le seul, en langue française tout au moins.
(3) Tony Buzan, créateur de Mind Map et auteur de nombreux best-sellers internationaux a une audience mondiale, à l’exception, symptomatique, de la France, très en retard sur les N.T.I.C. de cette catégorie
(4) Mind Map a un successeur que je n’ai pas encore testé : Ayoah
V. également dans ce blog :
Le triangle rhétorique base de toute communication réussie
Pourquoi la rhétorique demeure-t-elle aussi efficace ?
Nouveau guide pratique des principales figures de rhétorique
Nouvel arbre de la communication, alliant rhétorique moderne et numérique
Bien parler, c’est bien penser, sinon…
Communication : A la recherche de la définition perdue
TABLE DES MATIERES DE LA METHODE DES HUIT REGLES D’OR
I – Les quatre règles de fond de la communication
1.Règle de fond n° 1. Privilégiez le fond sans pour autant négliger la forme. Bien parler, c’est bien penser
2. Règle de fond n° 2. Réfléchissez ! Utilisez les 12 méthodes d’aide à la réflexion
2.1. Suivez la logique cartésienne
2.2. Appliquez les quatre critères de la parole
2.3. Toujours un plan !
2.4. Utilisez les lieux rhétoriques subsistants
2.5. Chiffrez !
2.6. Passez l’évènement au crible des « Five W’s »
2.7. Marketing : pensez en économie de marché
2.8. Pesez le pour et le contre avec la méthode SWOT
2.9. Dialogue : Vous, Moi, Nous
2.10. Incitation : Merci ! Bravo ! Continuez !
2.11. Utilisez Mind Map comme aide à la réflexion
2.12. Utilisez Chat GPT sur le fond et sur la forme
3. Règle de fond n° 3 – Orientez et évaluez votre communication grâce aux 4 critères de la parole
3.1. Une parole juste
3.1.1. Allez immédiatement et complètement à l’essentiel
3.1.2. Appliquez les régles cartésiennes du dénombrement et de l’évidence
3.1.3. Eliminez impitoyablement tout ce qui n’est pas essentiel
3.2. Une parole vraie
3.2.1. Instaurer la confiance est la qualité n° 1 du communicant (Aristote)
3.2.2. La vérité suscite la confiance, le mensonge la défiance
3.2.3. La confiance est aussi liée à la réputation du communicant. Personal branding
3.2.4. Agir avec une bienveillante vigilance (bona vigilantia)
3.3. Une parole claire
3.3.1. La clarté est la qualité n° 1 de la communication (Aristote)
3.3.2. Fond
3.3.2.1. Enchainement logique
3.3.2.2. Définitions précises
3.3.2.3. Argumentation, preuves
3.3.2.4. Utilisation des chiffres
3.3.2.5. Synthèse
3.3.2.6. Conclusion
3.3.3. Forme
3.3.3.1. Sommaire/Table des matières
3.3.3.2. Mise en page ordonnée
3.3.3.3. Typographie sobre
3.3.3.4. Style direct (v. Parole belle)
3.3.3.5. Illustrations /Graphiques
3.3.3.6. Mind Map et Powerpoint
3.4. Une parole belle
3.4.1. Une parole juste, vraie et claire est déjà une parole belle !
3.4.2. Apport des figures de rhétorique (V. guide dans ce blog)
3.4.2.1. Figures d’organisation de la pensée : exemple, parallélisme, synonymie etc
3.4.2.2. Figures psychologiques : métaphore, image, personnification etc
3.4.2.3. Figures linguistiques : répétition, amplification, dramatisation etc
3.4.3. Apport du style
3.4.3.1. Direct
3.4.3.2. Phrases courtes ou moyennes
3.4.3.3. Présentation/design, mise en page ordonnée, typographie sobre
3.4.3.4. Respect de la langue, orthographe, grammaire, syntaxe
3.4.3.5. Mots simples
3.4.3.6. Verbes
3.4.3.7. Temps présent
4.3.8. Economie d’adjectifs
4. Règle de fond n° 4 : Travaillez les six formes de la communication
4.1. Tout est langage, même le silence !
4.2. Les six formes courantes de la communication : écrite, verbale, non verbale, par l’image corporelle et vestimentaire, par les comportements individuels et collectifs et par les tests
4.3. La communication écrite, mère de la communication verbale
4.4. L’imposture Mehrabian sur la prédominance de la communication non verbale
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