« The Power of Oratory in the United States »


 

U.S.A. PUBLIC SPEAKING

  • 1 – Le maillage tout à fait exceptionnel, vraisemblablement unique au monde, de l’enseignement de la communication sur l’ensemble du territoire des Etats-Unis.

Si, après lecture de mon premier article, (cf. Mind Map intitulée « Le XXIème siècle : siècle des Lumières américain ? » on pouvait, peut-être, se montrer sceptique, en raison de sa concision, sur le thème qu’il développait : l’évolution diamétralement opposée, de 1914 à 2014, entre les Etats-Unis et la France en matière d’enseignement et de la communication, avec la création aux Etats-Unis de la National Communication Association (N.C.A.) et, à l’inverse, en France, la suppression de l’enseignement de la rhétorique, le doute ne semble plus permis lorsqu’on examine la Mind Map ci-dessus : « The Power of Oratory in the United States »  qui illustre ce second article.

J’ai tenté d’y recenser les principaux organismes qui enseignent, aux Etats-Unis, l’art oratoire et le débat d’idées ou en sponsorisent intellectuellement l’enseignement. Je n’en ai trouvé pas moins de douze ! Et cette liste n’a aucunement la prétention d’être exhaustive !

Le titre de cette Mind Map, « The Power of Oratory in the United States » est tiré de l’adresse Web de l’association AMERICAN RHETORIC. On ne peut mieux dire ! J’ai été, moi-même, tout à fait stupéfait, par l’importance primordiale, l’adjectif n’est pas trop fort, accordée par les Etats-Unis à l’enseignement de l’art oratoire et du débat d’idées. Importance qui, pour autant que je sache, est totalement ignorée en France. Ce qui d’ailleurs ne devrait pas surprendre car cette ignorance est l’illustration même de notre retard en matière de communication : nous n’en avons même pas conscience !

Cette Mind Map montre que l’enseignement de l’art oratoire et du débat d’idées est, aux Etats-Unis, une cause nationale, qu’il y est est développé sur l’ensemble du territoire et qu’il y touche tous les niveaux de l’enseignement et de la formation : secondaire, universitaire et extra scolaire ou post scolaire.

Les chiffres ci-dessous ne  donnent-ils pas  le vertige ?

  • 40 millions d’exemplaires vendus pour le best seller de Dale Carnegie « COMMENT SE FAIRE DES AMIS ET INFLUENCER LES GENS. »
  • 8 millions de clients pour les séminaires de prise de parole en public organisés par cet auteur.
  • 900.000 membres pour la NATIONAL FORENSIC LEAGUE, association qui sponsorise les lycées et collèges en ce qui concerne les compétitions d’art oratoire.
  • 313.000 membres et 14 650 clubs pour l’association TOASTMATERS, association qui enseigne la prise de parole en public
  • 7000 membres pour l’historique et très intellectuelle NATIONAL COMMUNICATION ASSOCIATION.
  • Banque de données audio-visuelle de l’association AMERICAN RHETORIC comprenant les 100 meilleurs discours, 250 discours de Barack Obama, qui a la réputation d’être un très bon orateur etc. (www.americanrhetoric.com/)
  • 2- Une telle « force de frappe intellectuelle » peut-elle  demeurer sans effet ?

L’hypothèse que je développe dans cette série d’articles tend à se vérifier. Une telle « force de frappe intellectuelle », tant quantitative, que qualitative – il faudrait beaucoup plus qu’un article pour examiner ce dernier point – ne peut demeurer sans effet tant en ce qui concerne le niveau universitaire que sur le plan économique. D’autant qu’il ne s’agit pas d’un phénomène nouveau. Sait on que les Etats-Unis sont l’un des rares grands pays, voir le seul, où la rhétorique a été enseignée sans interruption depuis la création de la première université (1), Harvard, en 1636, jusqu’à ce que celle-ci évolue vers la communication ? Et où la rhétorique continue à être enseignée, parallèlement à la communication ?

Faut-il chercher ailleurs que dans l’existence de cette « force de frappe intellectuelle » le fait que les Etats-Unis bénéficient du meilleur niveau universitaire mondial et qu’en corrélation avec ce leadership intellectuel ils sont les seuls inventeurs de la civilisation de l’information car les seuls créateurs de chacune des onze Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (N.T.I.C.) ?

Plus généralement, les Etats-Unis semblent avoir parfaitement compris, bien avant l’arrivée des sciences cognitives, que le développement intellectuel et l’acquisition des connaissances doivent obligatoirement passer, de manière équilibrée, au moins par nos deux principaux sens : le visuel, avec l’écrit, et l’auditif, avec l’oral. Sinon, nous laissons en friche la partie de notre cerveau non utilisée : soit les zones de l’écrit, soit les zones du langage. (V. 3ème article – Sciences cognitives : la grande importance de l’interconnexion entre la communication écrite et la communication verbale). Ce qui suppose, dans le deuxième cas, l’oral, un entrainement très méthodique et prolongé à la prise de parole en public et au débat d’idées. Et non les simples interrogations et examens oraux ponctuels qui sont de règle en France.

1) Cf. « De quelques origines américaines des sciences de la communication » – Yves Wilkin, professeur des universités en science de l’information et de la communication – in Hermès n° 38, 2004, revue de l’Institut des sciences de la communication du CNRS (ISCC)documents.irevues.inist.fr/bitstream/…/HERMES_2004_38_103.pdff

Partager l’article


Commentaires

Votre avis compte ! Avez-vous trouvé cet article utile ou inspirant ? Avez-vous des idées à partager ou des questions à poser ? N’hésitez pas à laisser un commentaire ci-dessous. Louis Marchand se fera un plaisir de vous lire et de répondre si nécessaire.
Participez à la conversation dès maintenant !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Rechercher sur ce site

Suivez-moi

*champs requis