U.S.A. : seuls inventeurs de la civilisation de la communication


   

 

« Les États-Unis sont les seuls inventeurs de la civilisation de la communication ».

Pour le coq gaulois qui estime, lui, être le seul et digne héritier du siècle des Lumières, formuler un tel constat n’est-ce par proférer un blasphème, commettre un sacrilège, provoquer le scandale ?

Mais que dire d’autre lorsque l’on sait que chacune des onze N.T.I.C. (1) existantes a été inventée outre-Atlantique, brevets bétonnés à l’appui ? Aucune n’a été inventée ni en Europe, ni en Asie, ni a fortiori en Amérique du Sud ou en Afrique. (cf. I Mind Map ci-dessus )

Que dire lorsqu’on sait que les principales entreprises mondiales liées à la communication, GAFAM et autres, sont toutes américaines ? (cf . II)

Que dire, surtout, lorsqu’on sait que ce pays classe en 2016, selon Shanghaï ranking (2), quinze universités dans les vingt premières mondiales et trente-trois dans les cent premières ? (cf. III)

Que dire lorsqu’on sait que les États-Unis sont le seul pays au monde dans lequel il existe un maillage national de l’enseignement de la communication et du débat d’idées (Forensics) ? (cf. IV)

Sait-on qu’il y existe plus de vingt-mille centres de formation dans ce domaine ? Soit plusieurs centaines dans les très grandes villes, quelques dizaines dans les villes moyennes, mais aussi au moins un dans les petites villes ?

Existe-t-il dans d’autres pays l’équivalent de la National Communication Association et de ses sept-mille membres ?

Les principaux orateurs contemporains, les présidents Obama et Kennedy, le pasteur Martin Luther King ne sont-ils pas tous américains ?

Que dire, enfin, lorsqu’on sait que non contents de ce double leadership en matière de formation, les États-Unis détiennent aussi le leadership de l’information ? (cf. V)

Ne sont-ils pas les créateurs et les principaux animateurs de l’encyclopédie numérique Wikipédia ? Ne sont-ils pas également les créateurs de nombreuses autres grandes bases de données tant scientifiques que littéraires ? Qui ne connait, ne serait-ce que de noms, Google Art, Google livres, Google Earth, Google Maps, etc. ?

Mais où sont les neiges d’antan des trente-cinq volumes et des soixante-quinze mille entrées de la « Grande encyclopédie » d’Alembert et Diderot ?

Peut-on attribuer à d’autres causes que leur double leadership intellectuel le monopole technologique des États-Unis ?

Je consacrerai un prochain article à l’enseignement de la communication dans ce pays. Il sera suivi d’un autre sur le retard de la France en matière de formation à la communication. Il y a, à mon avis, nécessité absolue d’un retour en force de l’enseignement de la rhétorique.

Sait-on que la rhétorique moderne, telle que celle-ci est couramment pratiquée aux États-Unis, est sans doute la méthode de communication la plus efficace ? N’est-elle pas la seule à s’adresser à nos trois modes de perception de la réalité : la raison avec la logique, les valeurs avec l’éthique, les affects avec la psychologie ?

Mais surtout, n’avons-nous pas oublié qu’avant d’être méthode de communication la rhétorique est méthode de pensée et que les deux sont indissociables. Sinon ce serait parler sans réfléchir !

Comme le dit bien un philosophe grec dans ce qui est sans doute l’une des meilleures définitions de la communication :

« Bien parler, c’est bien penser »

Lorsqu’en 1902, en France, on supprime de l’enseignement public la principale méthode de pensée qu’est la rhétorique, méthode sur lequel celui-ci reposait depuis plus de deux mille ans, qu’en reste-t-il aujourd’hui ?

La réponse semble sans ambiguïté. Elle tient dans les trois enquêtes suivantes :

  • Enquête Shangaï ranking » 2016 sur le classement mondial des universités : la première des universités ou grandes écoles françaises ne se classe qu’au 39e rang. (Paris 6 – Pierre et Marie Curie). (2)
  • Enquête PISA 2016 (3) sur le classement de l’enseignement secondaire dans les pays de l’O.C.D.E. : la France ne se classe qu’au 26e rang, loin derrière l’Estonie, Macao ou le Portugal ! (3)
  • Enquêtes réalisées en 2013 par différentes universités françaises (4) : soixante-dix pour cent des étudiants accédant en première année d’université n’ont pas le niveau requis. Ces enquêtes sont tout à fait confirmées par le fait que seuls 26% des étudiants de première année de licence obtiennent le diplôme de fin d’études. (4)

L’expression « n’ont pas le niveau requis » est, pour le moins, une litote. En clair, cela signifie que la situation est d’une extrême gravité tant sur le plan pédagogique qu’économique : ces étudiants n’ont pas la maîtrise de la langue française, tant à l’oral qu’à l’écrit ! Quel avenir pour tous ces étudiants qui auront échoué dans leurs études ? Sur le plan macro-économique quelle incidence sur la compétitivité de la France par rapport aux pays plus performants ? Nous verrons , par exemple, dans un prochain article que les pays asiatiques se classent aux tous premiers rangs en matière d’enseignement secondaire.

Voici ce qu’en dit pudiquement, diplomatiquement, mais incomplètement, à mon avis, car sans tenir compte du critère également essentiel qu’est l’oral, Fanny Rinck, maître de conférences dans un laboratoire public de recherche linguistique :

« On pense clairement qu’il y a un lien étroit entre la réussite dans l’écriture et la réussite universitaire » !

Il est bien temps !

PS. Avec le présent article, les deux précédents sur la communication en matière politique et les prochains, je reprends activement la plume dans ce blog.

Je l’avais abandonnée il y a dix-huit mois en ce qui concerne la communication. C’était pour la bonne cause : la préparation d’un e-book sur ce sujet. J’espère que le soleil des vacances et la crampe de l’écrivain n’en différeront pas la publication au-delà de la rentrée 2017 !

  1. N.T.I.C. : nouvelles technologies de l’information et de la communication
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