I. Pourquoi cette nouvelle version « hyper synthétique » du triangle rhétorique/communication » ?
Depuis trois ans j’ai publié dans ce blog deux articles illustrés par deux versions différentes du triangle rhétorique : une version extensive comprenant neuf concepts : « Le triangle rhétorique base de toute communication réussie », puis une version condensée comprenant six concepts : « Pourquoi la rhétorique demeure-t-elle aussi efficace ? ». Le premier article est le best-seller de ce blog, avec plusieurs milliers de lecteurs. J’ai déjà indiqué ailleurs qu’il est référencé n° 1 par Google depuis sa parution en décembre 2015. (Taper « Triangle rhétorique »). Le second, de parution récente (mars 2018) est déjà référencé n° 3 dans Google Image.
Cette troisième version du triangle rhétorique comprend, elle, huit concepts. Je la qualifie d’« hyper synthétique » car je n’y ai retenu que les principaux concepts, les idées maîtresses, les fils directeurs qui permettent d’expliquer l’articulation générale et le fonctionnement de l’ensemble du système rhétorique et par conséquent de la communication. Ainsi, par rapport à la première version j’ai retranché les trois concepts de ton, de style et d’objectif et par rapport à la seconde version j’ai ajouté les concepts de confiance et de clarté.
Je précise à ce sujet que rhétorique et communication sont par nature, à mon avis, bonnet blanc et blanc bonnet, c’est-à-dire la même chose. La définition extensive de la rhétorique : « La recherche de l’expression optimale de la pensée par le langage » ne s’applique-t-elle pas pleinement aussi à la communication ? Les huit concepts qui synthétisent l’ensemble du système rhétorique, concepts qui font l’objet de cet article, s’appliquent tout aussi bien à la communication moderne, telle que celle-ci est enseignée aux États-Unis, d’où leur grand intérêt tant sur le plan pratique, opérationnel que théorique.
II. La nouvelle version du triangle rhétorique/communication : deux nouvelles pépites
Les huit concepts que comprend cette nouvelle version du triangle rhétorique peuvent être classés en trois catégories. Les deux premières : les trois fondamentaux de la nature humaine et les trois langages correspondants, figuraient déjà dans les deux premières versions . (cf. § 3).
La nouveauté consiste dans l’introduction d’une troisième catégorie de concepts : « la qualité n° 1 du communicant : instaurer la confiance» et « la qualité n° 1 de la communication : la clarté ». Ces deux concepts, tous deux issus du génie d’Aristote (d’où la double effigie du grand homme sur le triangle ci-dessus), sont ce que j’ai appelé dans « Pourquoi la rhétorique demeure-t-elle aussi efficace ?» des « pépites » de la rhétorique. Mais, comme la plupart des pépites, celles-ci étaient enfouies dans la terre et entourées de gangues, en l’occurrence celles des multiples notions et interprétations de la rhétorique. C’est en utilisant la battée lors de la rédaction de « Les deux qualités pilotes de toute communication réussie » qu’elles me sont soudainement quoique tardivement apparues. Ce sont vraiment deux pépites d’or à 24 carats puisque ce ne sont pas moins que les deux concepts de base autour desquels s’articule l’ensemble du système rhétorique/communication. Il est clair que leur absence dans les deux versions précédentes du triangle rhétorique constituait un manque fondamental.
J’ai intitulé « COMMENT SUSCITER LA CONFIANCE ET GÉNÉRER LA CLARTÉ » la deuxième partie de « Les deux qualités pilotes de toute communication réussie ». J’y expose en détail l’application, fondamentale, des concepts de confiance et de clarté. J’invite le lecteur qui s’intéresserait à ce sujet à consulter cet article. (1).
III. Pourquoi la rhétorique demeure-t-elle aussi efficace ?
Il ne semble pas inutile de rappeler, dans cet article de synthèse qui concerne l’élément emblématique de la rhétorique qu’est le triangle du même nom, ce qui fait l’efficacité de cette discipline. (Cf. « Pourquoi la rhétorique demeure-t-elle aussi efficace ?»). Cette efficacité résulte de ce que la rhétorique n’est pas fondée, comme le sont d’autres méthodes de communication, sur de quelconques théories plus ou moins en rapport avec la réalité, ou encore sur des à priori, des traditions, des habitudes intellectuelles, voire sur des idéologies ou des utopies, mais sur ce que j’ai appelé les trois fondamentaux de la nature humaine, ou encore nos trois principaux processus cognitifs/communicatifs ou plus simplement nos trois principaux modes de perception de la réalité, à savoir : la raison, les valeurs, et les affects.
Le génie Aristote n’est pas seulement d’avoir identifié ces trois fondamentaux, mais aussi d’avoir identifié les trois langages spécifiques qui permettent de les toucher : la logique, l’éthique et la psychologie. Par la logique la rhétorique s’adresse à la raison, par l’éthique aux valeurs, par la psychologie aux affects.
La pertinence de ces trois fondamentaux et de ces trois langages apparaît clairement dans le fait qu’ils sont intemporels et universels. La rhétorique est née dans la Grèce antique. Elle s’est étendue ensuite à l’empire romain, puis à l’Europe entière pour atteindre au XVIIe siècle les États-Unis où elle est couramment enseignée aujourd’hui, pays qui est par ailleurs devenu le modèle mondial en matière d’enseignement universitaire. (cf. « USA : 20 000 centres de formation à la communication »).
À cette universalité temporelle et géographique correspond l’universalité en matière de la connaissance. La rhétorique est applicable à n’importe quel domaine puisqu’elle repose sur l’universalité des fondamentaux de la nature humaine, qu’il s’agisse, par exemple, de politique, d’économie, de philosophie, de religion. Qui peut le plus peut le moins et de ce fait la rhétorique s’avère également très efficace dans le domaine de l’entreprise, notamment en matière de communication, de publicité, de marketing, de commercialisation, de négociation ainsi que de manière générale dans la communication au quotidien.
Je ne reviendrais pas dans cet article de synthèse sur les exemples d’universalité de la rhétorique que j’ai analysés dans des articles précédents. J’invite le lecteur à se référer en matière politique à « Les 5 K.O. rhétoriques de l’élection présidentielle 2017 » et en matière de marketing à « Pourquoi la rhétorique demeure-t-elle aussi efficace ?», IVe partie
(1) Il y a des redondances entre le présent article et le précédent « Les deux qualités pilotes de la communication ». Cela est dû à la navigation laborieuse de votre serviteur entre les « pépites » et les « usines à gaz » de la rhétorique. Ce sont deux essais de synthèse de la rhétorique. J’ai envisagé de les fusionner, mais finalement il m’a semblé indispensable de mettre à part cette troisième version du triangle rhétorique en raison de son caractère « ultra synthétique ». Je procéderai ultérieurement à une refonte de « Les deux qualités pilotes de la communication ». Mais le lecteur peut d’ores et déjà en tirer profit en n’en consultant que la 2e partie laquelle est consacrée à la mise en application des concepts de confiance et de clarté.
Louis Marchand
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