UN NOUVEL ARBRE DE LA COMMUNICATION, ASSOCIANT RHETORIQUE MODERNE & NUMERIQUE


SOMMAIRE

INTRODUCTION. L’arbre de la communication à l’heure du grand élagage et du numérique

Ière PARTIE — TOUCHER LA RAISON PAR LA LOGIQUE

I — RHÉTORIQUE & LOGIQUE

1. Logique classique et logique mathématique

2. Les trois opérations de l’intelligence : la définition, l’énonciation, le raisonnement

3. L’ordre rhétorique

4. Trouver les idées

5. Structurer les idées

5.1. L’élaboration d’un plan ou sommaire

5.2. La division du discours en sept parties

5.3. L’utilisation de faits et de chiffres.

5.4. L’utilisation des conjonctions

II — N.T.I.C. & LOGIQUE

1. Les bases de données. Wikipédia

2. Mind Map

3. Google Analytics

4. Antidote

5. Le Projet Voltaire

IIe PARTIE — TOUCHER LES VALEURS PAR L’ÉTHIQUE

I — RHÉTORIQUE & ÉTHIQUE

1. Définition de l’éthique

2. Instaurer la confiance, principale qualité du communicant

2.1. La vertu. Le communicant homme de bien

2.2. La réputation.

2.3. La bienveillance ou “bona vigilentia”

II — N.T.I.C. & ÉTHIQUE

1. La documentation

2. Mind Map

IIIe PARTIE — TOUCHER LES AFFECTS PAR LA PSYCHOLOGIE

I — RHÉTORIQUE & PSYCHOLOGIE

1. Définition de l’affect

2. La présentation

2.1. La communication écrite.

2.1. La communication verbale

3. Le style

3.1. Le langage du réel

3.2. L’utilisation des figures de rhétorique ou de style

3.3. Soyez psychologues !

3.4. Le ton

4. La mémorisation

5. La prise de parole, dernière des cinq étapes

II — N.T.I.C. & PSYCHOLOGIE

1. Word

2. Mind Map

3. Banques d’image et de vidéos

IVe PARTIE — ATTENTION !

1. Huit obstacles à la compréhension

2. Dix écueils mortifères

3. Comment lutter contre le syndrome de la page blanche ?

CONCLUSION. En communication, toujours partir de l’homme

 

 Introduction. L’arbre de la communication à l’heure du grand élagage et du numérique

Il y a plus de deux-mille ans, la rhétorique antique avait élaboré un grand arbre, très technique, de cette discipline. Mais, aujourd’hui, à l’ère de la civilisation de l’intelligence, ce grand arbre ne saurait échapper ni au grand élagage de ses branches mortes, ni au puissant fertilisant qu’est la révolution numérique. Je précise à ce sujet que, selon  moi, la communication et la rhétorique entendue au sens le plus large sont « bonnet blanc et blanc bonnet », c’est-à-dire la même chose. La définition classique de la rhétorique, devenue réductrice au fil des siècles, est « l’art de persuader ». La définition générale, moderne, que j’en suggère, en tenant compte des apports des sciences cognitives : « la recherche de l’expression optimale de la pensée par le langage » peut aussi bien s’appliquer, on le conçoit, à la communication.

Le « nouvel arbre de la communication » que je propose constitue la synthèse d’une quinzaine d’articles et d’études sur la rhétorique que j’ai publiés dans ce blog depuis 2014 (2). Pour l’élaborer, je n’ai pas trouvé de meilleure source que les philosophes grecs et leur fameux « Triangle rhétorique » que j’ai qualifié de « base de toute communication réussie ». En sous-titre de la Mind Map qui illustre le présent article figure la définition plus précise que je donne de cette discipline :

« La rhétorique est la seule méthode universelle de communication. Elle seule permet, par ses trois langages : la logique, l’éthique et la psychologie de toucher les trois fondamentaux de la nature humaine : la raison, les valeurs, les affects ».

La confrontation à laquelle j’ai procédé de ces trois bases de la communication aux grandes activités humaines telles que la politique, l’économie ou même la philosophie montre bien que leur violation est la source d’échecs retentissants, souvent immédiats (V. par exemple : Les cinq K.O. rhétoriques de l’élection présidentielle 2017). Sachant par ailleurs qu’il faut parfois attendre quelque temps pour que réalité et vérité apparaissent.

L’opinion de Jacqueline de Romilly, orfèvre en la matière, sur la rhétorique, opinion qui n’a été connue que cette année 2019 grâce à la publication posthume de l’un de ses ouvrages (3), a renforcé ma conviction du caractère fondamental, de la pertinence et de l’actualité de cette discipline qui, je le répète, se confond avec la communication :

« La rhétorique se situe à la plus haute place parmi les sciences authentiques »

L’arbre de la communication que je propose tient tout entier dans la Mind Map ci-dessus laquelle est divisée en deux parties : à droite la rhétorique moderne, à gauche les N.T.I.C.(1) Chacune de ces parties est subdivisée en fonction des trois langages de la rhétorique : la logique, l’éthique et la psychologie. Chaque langage utilise donc simultanément la rhétorique et les N.T.I.C.

Il y a lieu toutefois de souligner que dans cet arbre, c’est la rhétorique qui est directrice, et ce par le vecteur des trois langages ci-dessus. Les N.T.I.C. ne sont que des outils techniques, certes très puissants, mais qui demeurent subordonnés à la rhétorique, laquelle est à la fois, à la différence de ces “simples” outils, simultanément, méthode de pensée ET méthode de communication. Je dis souvent que les N.T.I.C. ne sont que des tuyaux, le contenant, par lesquels passe l’essentiel : le contenu. De manière surprenante Wikipedia est, en cherchant bien, la seule encyclopédie à faire cette distinction, dans un article dédié à la communication (v. § 2.6.) :

“Les aspects techniques de la communication ne doivent pas cacher l’essentiel : la communication a pour objet de faire passer un message… L’idée erronée est que l’on communique bien parce que l’on dispose de moyens techniques sophistiqués”.

Cependant il est clair que ces nouvelles technologies constituent, en raison même de leur puissance et de leur facilité d’utilisation, une véritable révolution intellectuelle et qu’elles donnent de ce fait à la rhétorique :

« Une nouvelle jeunesse et la font entrer de plain-pied dans la civilisation de l’intelligence ».

Il y a donc, en résumé, une très étroite complémentarité entre la rhétorique moderne, élaguée des « usines à gaz » de la rhétorique antique (v. «Pourquoi la rhétorique demeure-t-elle aussi efficace ? » et les N.T.I.C. D’où le nom de ce blog. Je me bornerai ici à une description rapide de cet arbre de manière à en faire apparaître l’articulation générale, sans trop entrer dans le détail. J’en développerai ultérieurement, ailleurs, les branches maîtresses et les ramifications.

Je ne parlerai pas dans cet article des grands auteurs qui ont fortement influencé l’évolution de la communication, auteurs dont les effigies illustrent la Mind Map ci-dessus, ceci ayant fait l’objet d’un  article précédent (V. « En plein cœur de la communication grâce à quatorze grands auteurs »). Ces grands auteurs, anciens et modernes, dont les citations sont « chargées de sens au plus haut degré » selon l’heureuse expression d’Ezra Pound, ont été pour moi des guides très précieux. Ils m’ont servi d’éclaireurs, de fil d’Ariane dans le gigantesque labyrinthe qu’est devenue aujourd’hui la communication.

Ière PARTIE — TOUCHER LA RAISON PAR LA LOGIQUE

I — RHÉTORIQUE & LOGIQUE

La logique est le premier des trois langages de la rhétorique. Certains auteurs, dont Aristote en personne, ont même considéré que c’était le seul. La rhétorique en tant que discipline est, on le verra plus loin, toute entière organisée en fonction d’un ordre logique rigoureux.

Cela dit, ne serait-il pas pour le moins léger que d’appliquer aveuglément les principes logiques de la rhétorique sans savoir, auparavant, ce qu’est la logique ? On trouve souvent dans les conseils en matière de rédaction celui-ci : « Soyez logique » ! mais sans préciser comment on y parvient ! C’est pourquoi j’ai introduit dans l’arbre quatre catégories d’information complémentaires : la définition moderne, mathématique, de la logique et celle, classique mais toujours actuelle, de Descartes, puis les trois opérations de l’intelligence et les trois modes de raisonnement qui en découlent, et enfin, des éléments essentiels concernant les deux premières étapes de la rhétorique : trouver les idées et les structurer.

N’oublions pas cependant que le triangle rhétorique est un triangle équilatéral et que chacun des trois langages de la discipline à une importance égale, sachant cependant que leur équilibrage dépend, bien entendu, du public auquel on s’adresse.

  1. Logique classique et logique mathématique

L’une des plus grandes difficultés que présente la connaissance de la logique est son extrême complexité. Il convient à ce sujet de bien distinguer les deux formes principales de logique : la logique classique ou logique que l’on peut appliquer, en partie, dans la vie quotidienne et la logique mathématique, omniprésente dans le monde actuel, laquelle n’est maîtrisable que par les spécialistes de cette discipline, donc hors de portée du commun des mortels, y compris votre serviteur.

L’une des définitions actuelles les plus complètes et les plus claires de la logique classique est celle qu’en donne Victor Thibaudeau professeur à la Faculté de philosophie de l’université Laval à Québec (3).

« Le sujet de la logique : la cohérence dans la pensée et dans le langage »

« On peut dire que la logique étudie le langage, qu’elle est une science du langage »

« La logique est une discipline qui a spécifiquement pour objet de découvrir et d’enseigner les lois générales que l’intelligence doit appliquer pour procéder correctement et efficacement dans son activité essentielle, qui est de connaitre. La logique identifie d’abord dans la vie intellectuelle trois opérations distinctes : la définition, l’énonciation et le raisonnement ».

À ces deux formes de logique correspondent deux niveaux de « vérité ». La logique mathématique concerne la « vérité » scientifique, « vérité » qui est toutefois relative, car elle évolue souvent dans le temps, alors que la logique classique, qui est celle de la rhétorique, ne concerne que le « vraisemblable ». C’est cette dernière que l’on utilise dans la vie courante.

Mais cette première simplification est loin d’être suffisante. La somme que Victor Thibaudeau a consacrée récemment à la logique classique ne comprend pas moins de 906 pages ! (3). La méthode de logique qui me semble la plus accessible et qui est largement suffisante pour déterminer ce qui est « vraisemblable » et argumenter dans la vie courante, y compris professionnelle, est celle de la logique cartésienne que Descartes a exposée dans son célèbre « Discours de la Méthode ».

Cette méthode peut être résumée en quatre mots : analyse, synthèse, évidence, dénombrement. On notera que l’analyse et la synthèse font partie intégrante de la logique classique dont elles constituent deux éléments essentiels. Un bon exemple de l’efficacité de cette méthode est la première règle : celle l’analyse. Cette dernière consiste à :

« Diviser chacune des difficultés afin de mieux les examiner et les résoudre».

C’est une des règles les plus efficaces en matière de résolution de problèmes, soit utilisée seule soit avec l’appui des N.T.I.C. notamment de Mind Map (v. plus loin).

Par ailleurs, il est clair que la bonne utilisation de la logique a une incidence très importante, capitale, sur la communication puisqu’il s’agit de l’une des principales disciplines qui en assure la clarté, clarté qu’Aristote considère comme la qualité principale de la communication.

  1. Les trois opérations de l’intelligence : la définition, l’énonciation, le raisonnement

La logique, discipline intellectuelle, repose sur le fonctionnement de l’intelligence. Les dernières recherches en matière de logique classique établissent que ce fonctionnement repose sur trois opérations principales : la définition, l’énonciation et le raisonnement. On les trouve en général d’une manière dispersée dans les ouvrages sur la rhétorique ou la logique. C’est le talent de Victor Thibaudeau que de les avoir synthétisées.

Pour ne prendre qu’un seul exemple, celui de la définition, cette dernière apparaît comme une opération intellectuelle essentielle. Une chose qui n’est pas nommée et définie n’existe pas. Ainsi, par exemple, est-il indispensable de définir la logique avant d’en examiner les modalités.

Le raisonnement se subdivise lui-même en trois catégories principales : déductif, inductif et analogique qu’il convient de bien connaitre pour structurer sa communication de manière efficace. Il est clair, par exemple, que les cinq étapes de la rhétorique suivent un ordre déductif. Avant de structurer les idées, il faut, à l’évidence, les avoir trouvées et ainsi de suite (v. § suivant). On retrouve ces trois catégories de raisonnement dans la seconde partie de la rhétorique, structurer les idées, notamment dans les catégories et les formes de plans (cf. infra).

  1. L’ordre rhétorique

Comme je l’ai dit plus haut, la rhétorique tout entière obéit à un ordre logique rigoureux. Le montre bien la séquence de ses cinq principales étapes : trouver les idées, les mettre en ordre, les mettre en style écrit et verbal, les mémoriser et seulement en cinquième et dernier rang : la prise de parole elle-même. On retrouve cet ordre logique dans les sept parties du discours ou encore dans la structuration par catégories des figures de rhétorique.

  1. Trouver les idées

Trouver les idées est la première des cinq étapes de la rhétorique. On distingue à ce sujet deux sources principales : les sources internes et les sources externes ou documentaires. Les sources internes sont l’éducation, la culture générale de chaque individu, sources dans lesquelles ce dernier puise grâce au processus plus ou moins conscient de l’association des idées. Celui-ci a été découvert par Freud et il est considéré par certains auteurs comme : « la faculté maîtresse de l’esprit ». D’où l’extrême importance, est-il besoin de le dire, et n’en déplaise aux tenants de la pédagogie 3.0. (3), de la culture acquise initialement puis développée au cours de la vie. Plus riche est la « base de données » qui se situe dans notre esprit, plus nombreuses et riches seront les associations d’idées auxquelles celui-ci pourra procéder.

La rhétorique est sur ce point, avec la théorie des lieux, en grande partie obsolète. J’ai procédé dans un précédent article à une compilation de différentes méthodes utilisées pour trouver les idées. (V. Onze méthodes pour trouver les idées »).

  1. Structurer les idées

Parmi les principaux moyens de structuration des idées, deuxième étape de la rhétorique, on peut citer : l’élaboration de plans ou sommaires, la division du discours en parties, l’utilisation de faits et de chiffres ainsi que celle de conjonctions de coordination, de subordination et de correcteurs linguistiques.

5.1. L’élaboration d’un plan ou sommaire

L’élaboration d’un plan ou d’un sommaire est une opération essentielle de la structuration des idées. Il y a lieu à ce sujet de distinguer les catégories et les formes de plans.

On distingue en général quatre catégories principales de plans : le plan descriptif ou thématique (exposé des différents aspects d’un thème), le plan dialectique (thèse, antithèse, synthèse), le plan analytique (les faits, les causes, les conséquences), le plan comparatif (similitudes et différences d’un phénomène).

Il existe par ailleurs deux formes principales de plans : le plan alphanumérique (parties, chapitres, sections, grand I, II, III etc., grand A, B, C, etc., paragraphes, petit a, b, ce, etc., 1°, 2°, 3° etc.), le plan numérique (1, 1.1., 1.1.1., etc.)

La connaissance des formes de plan n’est pas superflue, bien au contraire. En effet, celles-ci contiennent le schéma de structuration des idées, des plus générales ou des plus importantes à celles qui sont secondaires. Il est clair, par exemple, que les titres des parties d’un ouvrage ont nécessairement un caractère plus général que ceux des chapitres, lesquels ont, eux-même, un caractère plus général que ceux des sections et ainsi de suite. En suivant une forme plan on suit donc ipso facto, quasi automatiquement, un ordre logique.

Par ailleurs l’arborescence de Mind Map constitue un schéma de plan (idée centrale, branches maîtresses ou primaires, secondaires, tertiaires etc.) qui facilite beaucoup la structuration des idées.

5.2. La division du discours en sept parties

La rhétorique divise le discours en sept parties qui suivent un ordre logique : l’introduction, l’exposé du sujet, la division du sujet en parties (élaboration d’un plan), l’argumentation, la réfutation, la synthèse et la conclusion.

5.3. L’utilisation de faits et de chiffres.

L’origine de l’expression « Des faits et des chiffres » est, semble-t-il, un conseil de rédaction donné aux journalistes, de préférence à la formulation d’opinions personnelles ou d’idées. On note à ce sujet d’une part que la recherche du mot juste est l’une des opérations de la logique et d’autre part que les chiffres, sous forme de statistiques, font partie de la preuve en matière de rhétorique.

5.4. L’utilisation des conjonctions

Les conjonctions de coordination (mais, ou, et, donc, or, ni, car) et de subordination peuvent être considérées comme les « aiguillages de la pensée ». Il en de même des connecteurs linguistiques.

II — N.T.I.C. & LOGIQUE

Lorsque je dis que « les N.T.I.C. donnent à la rhétorique une nouvelle jeunesse et la font entrer de plain-pied dans la civilisation de l’intelligence » cela s’applique au premier chef à la logique. Comme dans la plupart des domaines, les outils numériques apportent à la rhétorique classique facilité et rapidité d’exécution ainsi qu’assez souvent, créativité et ludicité.

Sur le plan le plus général, ce sont, à l’évidence, les logiciels de toutes sortes qui matérialisent la banalisation de la logique par l’informatique. Comme le dit bien Bill Gates :

« Le logiciel est une excellente combinaison entre l’art et l’ingénierie »

Nicolas Sadirac, inventeur de la pédagogie d’Epita, Epitech, de l’école 42 et auteur d’« Apprendre 3.0 » (3) renchérit :

« Tous les métiers vont changer. La partie connaissance-déduction [donc le raisonnement déductif] sera prise en charge par un ordinateur et la partie créative, empathique [donc le raisonnement inductif], restera humaine ».

Parallèlement aux outils généraux que sont les logiciels, j’ai recensé cinq outils numériques spécifiques dont l’utilité n’est plus à démontrer en matière de logique et de créativité, mais il en existe certainement d’autres. Ce sont les bases de données, Mind Map, Google Analytics, Antidote et le Projet Voltaire.

  1. Les bases de données. Wikipédia

Les bases de données, dont Wikipedia est l’illustration emblématique, constituent un élément essentiel des N.T.I.C. et plus généralement de la civilisation de la communication ou de l’intelligence. Ce sont ces bases de données qui permettent un échange mondial et instantané des connaissances, inégalé dans toute l’histoire de l’humanité. Par définition, ces bases de données sont en général organisées de manière rigoureusement logique. Au-delà de leur contenu, elles constituent pour l’internaute de bons exemples de structuration des idées.

  1. Mind Map

Voici ce que n’hésite pas à dire de Mind Map Tony Buzan, son créateur :

«À l’ère de l’intelligence, la carte heuristique est l’instrument suprême»

Il faut sans doute voir dans cette affirmation l’amour immodéré d’un père pour son enfant ! Plus objectivement, on peut considérer que les logiciels de type Mind Map sont peut-être encore plus utiles en matière d’aide à la réflexion et à la communication que d’autres logiciels dans n’importe quel autre domaine. L’intérêt des logiciels basés sur l’arborescence tels que Mind Map est tout d’abord qu’ils répliquent graphiquement deux opérations essentielles de la logique : l’analyse et la synthèse, avec une idée centrale, des branches maîtresses ou primaires et des branches secondaires, tertiaires etc. De plus, cet ordre logique est renforcé par l’utilisation, de préférence, pour chaque branche, d’un seul ou de deux mots-clés, lesquels constituent eux-mêmes des synthèses partielles.

L’efficacité de cette organisation fondamentale est démultipliée par la facilité d’utilisation inhérente à l’informatique. On peut utiliser pour réaliser une Mind Map un grand nombre des fonctionnalités de Word.

Mais Mind Map est également très utile, on le verra plus loin, en ce qui concerne l’utilisation des deux autres langages de la rhétorique : l’éthique et la psychologie.

  1. Google Analytics

Selon Wikipedia :

«Google Analytics est un service gratuit d’analyse d’audience d’un site Web ou d’applications utilisé par plus de 10 millions de sites, soit plus de 80 % du marché mondial»

Google Analytics fournit en temps réel une multitude d’informations sur la clientèle d’un site Web : fréquentation, origine géographique, origine des contacts, temps passé sur le site etc. En ce qui concerne les sites portant sur des médias il permet d’analyser leur lectorat de manière fine, quantitativement et qualitativement. Tout détenteur d’un site Web peut donc vérifier en permanence la pertinence de son offre et de sa communication. En ce qui concerne mon blog, par exemple, Google décompte pour n’importe quelle période de temps le nombre de lecteurs globalement et par article, ce qui fait apparaître les best-sellers et… les autres.

  1. Antidote

Antidote est l’un des meilleurs logiciels de correction grammaticale et d’aide à la rédaction en français et en anglais, d’origine québécoise. Il réunit un correcteur d’orthographe et grammatical, des dictionnaires, un compteur de mots, de phrases, de paragraphes et de longueur de phrases, un évaluateur de style.

Les dictionnaires sont particulièrement riches et couvrent les domaines suivants : définitions, synonymes, antonymes, cooccurrences, champs lexical, conjugaison, famille, citations.

Ce logiciel est spécialement utile en matière de contrôle de la logique tant par ses différents compteurs, que par son évaluateur de style et ses dictionnaires concernant notamment les définitions, dont a vu plus haut l’importance fondamentale, et les synonymes.

  1. Le projet Voltaire

Lorsqu’on a bien conscience de l’indissociabilité entre pensée et communication on ne peut qu’être consterné par le peu de cas que faisait l’Enseignement, récemment encore, de l’apprentissage de l’orthographe et de la grammaire, ces deux disciplines constituant la base même de la pensée et du langage.

Voici ce qu’en disait tout récemment dans un quotidien Serge Boimare, psychopédagogue :

«Les 15 à 20% d’enfants qui butent sur l’apprentissage des savoirs fondamentaux parlent mal»

«Quand un langage n’est pas étayé par la pensée, il est très difficile de l’enrichir. C’est une boucle infernale, car une pensée qui ne s’appuie pas sur le langage ne peut pas se structurer.

Fort heureusement la maitrise de l’orthographe et de la grammaire est devenue nettement plus facile avec l’apport des technologies numériques. C’est l’objet du « projet Voltaire ». Celui-ci a été élu « meilleur service d’apprentissage en ligne toutes disciplines confondues » par l’EFFEP (European foundation for e-learning projects).

IIe PARTIE — TOUCHER LES VALEURS PAR L’ÉTHIQUE

L’éthique, deuxième langage de la rhétorique est, dans notre société en perte de repères, la grande oubliée en matière de communication, notamment par la classe politique, alors même que les attentes de la société demeurent extrêmement fortes en la matière comme le montrent les nombreux domaines auxquels elle peut s’appliquer (v. ci-dessous).

Bien avant l’arrivée du christianisme, les philosophes grecs  attachaient, eux, une extrême importance à l’éthique. Ils en faisaient, à juste titre, une question essentielle de crédibilité, de confiance.

I — RHÉTORIQUE & ÉTHIQUE

  1. Définition de l’éthique

Il existe de multiples définitions de l’éthique. Je propose celle du philosophe Stéphane Sangral :

“Un ensemble de valeurs et de règles universelles (duquel la parfois morale s’inspire, mais parfois seulement) sur lequel repose la cohérence du «vivre ensemble»

La notion d’éthique recouvre, entre autres, celles de valeurs, de vertus, de vérité, de droits, de devoirs, de justice sociale, de consensus.

L’éthique appliquée concerne, outre la justice sociale, de nombreux domaines parmi lesquels on peut citer : la santé, l’économie et la finance, le développement durable, l’environnement, l’éthique animale.

  1. Instaurer la confiance, principale qualité du communicant

Pour Aristote « la principale qualité du communicant est d’instaurer la confiance ». Cette dernière s’obtient en utilisant simultanément les trois langages de la rhétorique : la logique, l’éthique et la psychologie. C’est cette utilisation simultanée des trois langages qui permet d’atteindre l’objectif profond de toute communication : la synchronisation avec l’interlocuteur, qu’il s’agisse d’un individu ou d’un groupe (V. La synchronisation, cœur de la communication).

En ce qui concerne la logique, la confiance s’obtient par la clarté de la pensée, laquelle est elle-même le fruit du bon sens et de la méthode.

Pour ce qui est de l’éthique, les trois principaux critères de la genèse de la confiance sont ceux de la vertu, de la réputation et de la bienveillance

2.1. La vertu. Le communicant, homme de bien

Selon Quintilien :

« Il n’y a que l’homme de bien qui puisse mériter le nom d’orateur».

L’éthique regroupe la sincérité, la sympathie, l’honnêteté, l’intégrité. Respecter les faits, dire la vérité, « parler vrai » est essentiel pour susciter la confiance. Les propos de l’orateur doivent respirer ces qualités, qui confèrent l’autorité.

2.2. La réputation.

La confiance est par ailleurs suscitée par la réputation, par la personnalité, par l’image, par le « personnal branding » du communicant : « curriculum vitae », références, publications, centres d’intérêt etc.

2.3. La bienveillance ou “bona vigilentia”

Last but not least, la confiance s’obtient par la bienveillance, critère qui est à la fois éthique et psychologique. Il ne s’agit pas seulement d’être psychologue dans son propos, par exemple de ne pas être agressif ou froid ou, par ailleurs, d’utiliser un langage imagé s’adressant aux sens. Il s’agit également d’avoir pour objectif le désir de faire du bien à autrui. L’étymologie du mot bienveillance est à ce sujet révélatrice : ce n’est pas, comme on le dit souvent, « benevolentia », une simple « disposition favorable envers quelqu’un », mais « bona vigilentia », soit l’attitude beaucoup plus active qu’est le désir de faire du bien à autrui et le fait de prendre les moyens pour réaliser ce désir.

II — N.T.I.C. & ÉTHIQUE

L’éthique est essentiellement une question de fond. Les outils de mise en forme que sont les N.T.I.C. sont, de ce fait, moins nombreux que pour ce qui est de la logique ou de la psychologie, ce qui n’enlève rien à leur utilité. Les deux principaux concernent la documentation et Mind Map.

1. La documentation. L’internet apporte toute sa richesse sur ce sujet soit directement par la publication d’articles ou d’études, soit indirectement par le relais des librairies en ligne, telles qu’Amazon ou autres. Il est clair qu’internet facilite énormément la recherche documentaire.

2. Mind Map. Rien de tel que Mind Map, outil d’analyse et de synthèse par excellence, pour clarifier des sujets complexes comme l’éthique. Par exemple, « Les cinq K.O. rhétoriques de l’élection présidentielle 2017 » fait clairement apparaître le rôle essentiel de l’éthique dans l’échec des cinq candidats malheureux à cette élection. Ces candidats, il faut le souligner, appartenaient à toutes les tendances sans exception.

De même, Mind Map est très utile en ce qui concerne toutes les tâches concernant la constitution de l’image personnelle du communicant ou autrement dit de son « personnal branding ». Ces tâches sont toujours délicates, car elles nécessitent à la fois introspection, clairvoyance et pondération. Le caractère synthétique et analytique de l’arborescence permet de vérifier la cohérence générale du profil.

IIIe PARTIE — TOUCHER LES AFFECTS PAR LA PSYCHOLOGIE

En introduction de “Pourquoi la rhétorique demeure-t-elle aussi efficace” ? j’écrivais ceci :

Depuis l’origine et au cours de la plus grande partie de son histoire, la rhétorique a tenu le plus grand compte de la psychologie. Le démontre incontestablement, par exemple, le fait que le troisième angle du triangle rhétorique fondateur porte sur les affects, lesquels sont, on le sait, l’un des principaux objets de la psychologie.

Il est d’autant plus regrettable qu’à l’époque moderne, malgré les progrès importants de la psychologie, on n’en ait pas tenu compte en ce qui concerne la critique de la rhétorique classique. C’est vraisemblablement, en France, la suppression en 1902 de l’enseignement de cette discipline (V. Le procès de la rhétorique dans l’enseignement supérieur français à la fin du XIXe siècle) qui a fait que la psychologie moderne, notamment la psychanalyse, s’en soit totalement désintéressée. Aux États-Unis il faut sans doute incriminer les habitudes intellectuelles, la crainte de contester l’institution qu’est la rhétorique dans ce pays, sans oublier les motifs purement matériels.

Nous verrons dans cette troisième partie que la rhétorique moderne et les N.T.I.C. proposent, par le canal de la psychologie des outils très puissants en matière de communication.

I — RHÉTORIQUE & PSYCHOLOGIE

  1. Définition de l’affect

La psychologie, troisième langage de la rhétorique, a pour objet de toucher les affects. Selon Wikipedia :

«Un affect est un état de l’esprit tel qu’une sensation, une émotion, un sentiment, une humeur».

Je préfère de beaucoup le terme d’affect, qui est très général et relativement neutre, descriptif, à celui d’émotions ou à la transposition pure et simple en français du terme grec pathos. Ce dernier a souvent la connotation négative d’enflure verbale : tomber dans le pathos. Par rapport aux sept ou huit grandes catégories d’émotions, nous sommes souvent dans des états affectifs neutres, ce qui ne nous empêche pas d’être simultanément sensibles, au sens propre du terme, à des communications qui font appel à nos sens, notamment le visuel, comme la métaphore, sans pour autant ressentir de grandes émotions. On constate souvent que les néophytes en rhétorique mettent par trop l’accent sur les émotions fortes, sur le pathos, au détriment de la simplicité.

De plus en plus, la psychologie et les sciences cognitives découvrent les relations entre dimension affective et d’une part, pensée, compréhension ou cognition, de l’autre, motivation et volonté. L’affectivité est donc un ensemble de phénomènes psychiques qui influencent à la fois l’état propre de l’esprit, l’attitude, la vision du monde, la pensée, et le comportement dans le monde. (Wikipedia)

La rhétorique permet de toucher les affects par les quatre moyens suivants : la présentation, le style, la mémorisation et la prise de parole, cette dernière étant à la fois verbale et non verbale.

  1. La présentation

La présentation concerne aussi bien la communication écrite que la communication verbale.

2.1. La communication écrite.

La présentation en ce qui concerne la communication écrite porte sur tout ce qui a trait à la forme des documents : mise en page, typographie, illustrations etc. Les médias sont passés maîtres en la matière, mais les particuliers et les professionnels autres que ceux des médias ont encore de grands progrès à faire. Bien souvent les règles élémentaires de l’édition sont ignorées.

2.2. La communication verbale.

La rhétorique antique accorde, à juste titre, beaucoup d’importance à l’apparence, à la présentation physique de l’orateur : vêtement, coiffure et barbe, accessoires etc. On retrouve aujourd’hui cette grande attention portée à l’apparence dans les professions commerciales, notamment celles de vendeur ou de présentateur à la télévision, mais ceci concerne tous les communicants. Raymond Loewy, parfois considéré comme le père du design, avait bien résumé la question en disant :

“La laideur se vend mal” !

Le dénominateur commun de la présentation, qu’il s’agisse de communication écrite ou verbale, est qu’une présentation négligée ou inappropriée par rapport au public visé, donne d’emblée une image négative de la personne du communicant et par contrecoup de son propos.

  1. Le style

Le style est la résultante de l’utilisation d’au moins quatre moyens : Le langage du réel, les figures de rhétorique ou de style, un vocabulaire psychologique, le ton,

3.1. Le langage du réel

Il existe, on le sait, de multiples définitions du style en fonction du sujet traité et du public visé. En prenant la base la plus solide possible, les trois fondamentaux de l’humanité, c’est-à-dire la raison, les valeurs et les affects, j’avancerai, d’une manière très générale, que le style devrait être le reflet, aussi précis que possible, du réel, c’est-à-dire de ces trois fondamentaux, par l’intermédiaire des trois langages correspondants, la logique, de l’éthique et de la psychologie, chacun de ces trois langages devant être utilisé, bien entendu, de manière adaptée, équilibrée, en fonction du public visé.

3.2. L’utilisation des figures de rhétorique ou de style

À certaines époques ces figures ont été considérées comme de simples « ornements de langage ». La psychologie montre aujourd’hui qu’elles contribuent puissamment à « l’expression optimum de la pensée par le langage ». On en dénombre plusieurs centaines, mais on constate que les grands orateurs n’en utilisent couramment qu’une cinquantaine. Dans le «Nouveau guide des principales figures de rhétorique», j’ai procédé à une nouvelle classification de ces figures, en trois catégories : les figures d’organisation de la communication, les figures psychologiques, les figures linguistiques.

3.3. Soyez psychologues !

Il est conseillé de toujours supposer l’intelligence du public (On sait, on conçoit, nul n’ignore), d’utiliser un langage modeste (Selon moi, à mon avis, il me semble), de poser des questions (N’est-il pas urgent de), d’éviter les jugements péremptoires (Je suis sûr que, la solution est, il faut faire ceci) ainsi que les critiques blessantes.

3.4. Le ton

Que ce soit en communication écrite ou verbale le ton, peut être perçu de manière positive ou négative. Quelques exemples :

De manière positive : autodérision, chaleureux, conciliant, dynamique, enthousiaste

De manière négative : apathique, arrogant, condescendant, ennuyeux, hautain, irrévérencieux

  1. La mémorisation

Avec les aides audiovisuelles, les méthodes classiques de mémorisation sont devenues quelque peu obsolètes, mais parler sans notes, de manière naturelle, demeure une performance toujours appréciée. En ce qui concerne le fond, les logiciels d’aide à la réflexion et à la communication comme Mind Map sont des aides très puissantes à la mémorisation : on conçoit qu’il est beaucoup plus facile de mémoriser un texte bien structuré sur le plan de la logique, c’est-à-dire à la fois synthétique et analytique, et par ailleurs formulé exclusivement en mots-clés, qu’un texte mal construit et trop dense.

Mais nous verrons plus loin qu’en ce qui concerne la forme, l’inclusion de formes, de couleurs et d’illustrations que permettent ces logiciels diminue fortement aussi l’effort de mémorisation.

Pour ces raisons de fond et de forme, la réalisation d’une Mind Map telle que celle qui illustre le présent article entraine quasi automatiquement sa mémorisation malgré la complexité du sujet.

  1. La prise de parole, dernière des cinq étapes

La prise de parole n’est, on l’a vu, que la cinquième et dernière étape de la rhétorique, les quatre phases précédentes constituant la phase préparatoire. Dans « Le triangle rhétorique, base de toute communication réussie» j’écrivais ceci :

« Si la phase préparatoire est ratée, la communication sera ratée! S’inscrire à l’une des multiples formations à la communication, notamment à la prise de parole en public, sans y apprendre auparavant à maîtriser cette phase préparatoire serait un non-sens, mettre la charrue devant les bœufs, comme si on voulait parler une langue sans en connaitre ni l’orthographe, ni la grammaire, ni la syntaxe ».

Cela dit l’entrainement à la communication verbale et non verbale demeure indispensable. La rhétorique antique insistait longuement sur cet entrainement. Ce dernier utilise largement aujourd’hui les techniques audio-visuelles. C’est pourquoi je n’en parlerai pas ici. Un mot cependant sur la communication non verbale, c’est-à-dire, brièvement, par l’intonation, la gestuelle, les expressions faciales. Certains auteurs considèrent qu’elle constitue l’essentiel de la communication. Il s’agit là, à mon avis, d’une généralisation abusive. Tout dépend du genre de communication et du public visé. Dans certains sketchs d’acteurs comiques, de Louis de Funes par exemple, il est évident que la communication non verbale est dominante. A l’inverse, dans une présentation d’entreprise, la communication écrite et/ou verbale prend le pas.

II — N.T.I.C. & PSYCHOLOGIE

Nous avons vu que les N.T.I.C. sont des aides très puissantes à la logique. Il en est de même en ce qui concerne la psychologie. Des outils comme les logiciels de traitement de texte, Word par exemple, Mind Map ou les banques d’images, visuelles ou audiovisuelles, permettent d’améliorer considérablement la présentation des documents par rapport aux outils antérieurs et d’en faciliter ainsi de manière importante la compréhension. Encore faut-il les utiliser.

Par présentation j’entends principalement l’aspect visuel et secondairement l’auditif. L’impact des N.T.I.C. sur le plan psychologique résulte de ce que celles-ci, par l’intermédiaire de ces trois outils, font appel aux sens, notamment au principal qu’est le visuel. Différentes études ont montré, par exemple, que la seule introduction de la couleur dans des documents pouvait augmenter la lisibilité et la compréhension de 30%.

Je rappelle, par ailleurs, que selon la rhétorique antique, confirmée par aujourd’hui par les sciences cognitives, la communication verbale doit toujours passer au préalable par l’écrit, lequel oblige à la précision. Il est clair que les quatre étapes de la phase préparatoire, élément fondamental de la rhétorique, ne peuvent être réalisées que par écrit.

  1. Word

On ne présente plus Word. Il est clair que les multiples fonctions de ce logiciel de traitement de texte facilitent grandement la présentation, la lisibilité et la compréhension des documents notamment la mise en page, la typographie avec une multitude de polices, l’utilisation de la couleur, l’inclusion d’illustrations, de graphiques, de vidéos, les galeries de style, les formats de texte, l’élaboration de tables des matières et j’en passe. Il faut souligner que cette grande technicité s’accompagne, comme pour les autres outils, d’une grande facilité d’utilisation ce qui libère l’exercice de la pensée.

  1. Mind Map

Nous avons vu dans la première partie que l’arborescence qu’utilise Mind Map est un très puissant instrument de logique en facilitant deux des principales opérations de cette discipline : l’analyse et la synthèse.

Sur le plan psychologique, par sa présentation très visuelle, notamment par l’utilisation des formes (arborescences, « nuages » entourant les principales parties, liaisons entre les branches), des couleurs, et des illustrations Mind Map renforce l’outil logique. On notera, à ce sujet, que Mind Map utilise les principales fonctions de Word et bénéficie donc de sa richesse.

Outre ses deux qualités, très complémentaires, de logique et de présentation, Mind Map en offre deux autres qui ne sont pas les moindres : la créativité et la ludicité.

La créativité : par l’utilisation généralisée de mots-clés, au lieu de texte comme dans PowerPoint, Mind Map facilite l’association des idées « faculté maîtresse de l’esprit ». Chaque mot-clé, qui est en soi une mini synthèse, peut être à l’origine d’une nouvelle idée.

La ludicité. Les utilisateurs de Mind Map trouvent en général beaucoup plus agréable, en raison de sa présentation très visuelle et de sa facilité d’utilisation, de réaliser un travail intellectuel en utilisant ce logiciel, par rapport aux moyens classiques : écriture manuscrite ou sur Word.

Pour ma part et pour toutes ces raisons, je ne commence jamais la rédaction d’un article de ce blog sans en avoir auparavant élaboré la Mind Map détaillée, le présent article n’ayant pas fait exception.

  1. Banques d’image et de vidéos

Les images qui illustrent la Mind Map de cet article proviennent toutes de banques d’images. Depuis Confucius (« Une image vaut mille mots») jusqu’à Paris-Match Le poids des mots, le choc des photos») en passant par Napoléon Un bon croquis vaut mieux qu’un long discours»), on connait l’importance des illustrations en matière de communication, celles-ci touchant le sens visuel. Parmi les meilleures banques d’images on peut citer Google, recherche avancée d’images, laquelle — serait-ce un effet du hasard ? — est un modèle d’ergonomie.

IVe PARTIE — ATTENTION !

J’ai complété cet arbre par une série de conseils pratiques, regroupés en trois rubriques, sous forme de fiches :

«Huit obstacles à la compréhension », « Dix écueils mortifères », « Comment lutter contre le syndrome de la page blanche ». Ces conseils ne sont pas des élucubrations de votre serviteur. Ils reposent tous soit sur des infractions aux trois langages de la rhétorique (logique, éthique, psychologie) soit sur des règles correspondant à ces langages, soit les deux ensemble. J’en donnerai ci-après quelques exemples :

  1. Huit obstacles à la compréhension

Les problèmes de plan. Les phrases trop longues. La multiplicité des idées dans une même phrase.

  1. Dix écueils mortifères:

Le manque de clarté. L’absence enchaînement logique. L’abstraction pure

  1. Comment lutter contre le syndrome de la page blanche ?

Toute la tâche est dans son commencement et …dans la préparation. Dix méthodes pour trouver les idées. Utilisation de Mind Map.

 CONCLUSION. En communication, toujours partir de l’homme

Comme aurait pu le dire Monsieur de la Pallice, qui veut s’intéresser aux sciences humaines, dont la communication est issue, doit nécessairement partir de l’homme, au risque dans la négative de s’égarer dans des habitudes intellectuelles infondées, des idées toutes faites, voire des idéologies ou des utopies. C’est ce que j’ai essayé de faire en ce qui concerne ce nouvel arbre de la communication en m’appuyant sur les trois fondamentaux de la nature humaine, la raison, les valeurs, les affects, découverts par les philosophes de l’antiquité grecque, ou en d’autres termes nos trois modes de perception de la réalité ou encore nos trois processus cognitifs/communicatifs. Je suis toujours surpris par leur caractère intemporel et universel et ne suis pas encore parvenu à les mettre en défaut, sachant que l’on doit utiliser de manière adaptée au public visé les trois langages correspondants :  la logique, l’éthique et la psychologie. Mais mes lecteurs seront vraisemblablement plus perspicaces et nul doute qu’ils trouveront des failles dans ce bel édifice ! Je suis à leur entière disposition pour en débattre.

J’ai pris un autre parti dans la réalisation de cet arbre : celui de la rhétorique pratique telle que celle-ci est souvent enseignée aux États-Unis. Dans « Pourquoi la rhétorique demeure-t-elle aussi efficace» ? je faisais état de l’existence dans ce pays d’une rhétorique à deux niveaux : théorique et pratique, la seconde tendant très progressivement à supplanter la première. La rhétorique classique doit faire face, à mon humble avis, à une double mutation : celle de son alliance, inéluctable, avec les N.T.I.C., ce qui est en partie l’objet de ce nouvel arbre de la communication, et celle de la simplification de son langage sans pour autant renier ses principes fondamentaux, simplification à laquelle sont déjà parvenus certains organismes dont je me suis inspiré.

1. Notes

N.T.I.C. : Nouvelles technologies de l’information et de la communication. A ce jour, il en existe onze, toutes inventées aux U.S.A. : informatique personnelle, internet grand public, bases de données, moteurs de recherche, réseaux sociaux, cloud, smartphones, tablettes, liseuses numériques, montres intelligentes, casques à réalité virtuelle.

2. Principaux articles publiés sur louis-marchand.fr

Nouveau guide pratique des principales figures de rhétorique (14/03/19)

Nouvelle version, ultra synthétique, du triangle rhétorique (3/12/18)

Les deux qualités pilotes d’une communication réussie : la confiance et la clarté (31/10/18)

La synchronisation, cœur de la communication (1/10/18)

Communication : à la recherche de la définition perdue (22/05/18)

Leadership et excellence de la communication : un lien direct (30/04/18)

Onze méthodes pour trouver les idées et les arguments (9/04/18)

Pourquoi la rhétorique demeure-t-elle aussi efficace? (06/03/18)

U.S.A. 20.000 centres de formation à la communication (2/02/18)

Rhétorique, esprit critique, fake news, intelligence artificielle (20/01/2018)

Johnny et la rhétorique : l’homme de feu, l’homme vrai, l’homme de coeur (20/12/2017)

Les 5 K.O. rhétoriques de l’élection présidentielle 2017 (5/06/17)

Les U.S.A. seuls inventeurs de la civilisation de la communication (6/07/17)

Le triangle rhétorique base de toute communication réussie (01/12/15)

Similitudes entre le siècle des Lumières européen et le siècle des Lumières américain (30/10/2014)

Sciences cognitives : la grande importance de l’interconnexion entre la communication écrite et verbale (15/10/14)

3. Bibliographie sommaire

I.A. : La plus grande mutation de l’histoire. Comment la Chine devient le leader de l’intelligence artificielle. Kai-Fu Lee. Les Arènes. Septembre 2019

La fabrique due crétin digital. Le danger des écrans pour nos enfants. Michel Desmurget. Seuil. Septembre 2019

Apprendre 3.0. Nicolas Sadirac. First. Septembre 2019

Magie et rhétorique en Grèce ancienne. Jacqueline de Romilly. Membre de l’Académie française, première femme professeur au Collège de France et première femme membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, elle est connue sur le plan international pour ses travaux sur la civilisation et la langue de la Grèce antique (Wikipedia). Les Belles Lettres. Avril 2019

Le principe de la pyramide, écrire, penser et résoudre les problèmes de manière logique. Barbara Minto. Eyrolles. Janvier 2019

Figures de Style. Axelle Beth & Elsa Marpeau. J’ai lu. Mars 2018

Writing with Clarity and Style. A Guide to Rhetorical Devices for Contemporary Writers. 2nd edition. Robert A. Harris. Routledge. Décembre 2017

La guerre des intelligences. Intelligence artificielle versus intelligence humaine. Dr Laurent Alexandre.  J.C. Lattès. Octobre 2017

Dictionnaire de rhétorique. Georges Molinié, professeur à l’Université Paris-Sorbonne, Livre de poche. Mai 2017

Le cerveau et la pensée. Le nouvel age des sciences cognitives. Sous la direction de Jean-François Dortier. Sciences humaines. 2013

Mind Map. Dessine-moi l’intelligence. Tony et Barry Buzan. Eyrolles. 2012

Pouvoir illimité. Anthony Robbins. J’ai lu. 2008.

Principes de logique. Définition, énonciation, raisonnement. Victor Thibaudeau, professeur de philosophie. Les Presses de l’Université Laval. Québec. 2006

Histoire de la rhétorique dans l’Europe moderne. Marc Fumaroli, de l’Académie française, professeur au Collège de France, titulaire de la chaire : « Rhétorique et société en Europe ». Presses Universitaires de France. 1999

Classical Rhetoric for the Modern Student. Fourth Edition. Edward P.J. Corbett. Robert J. Connors. Oxford University Press. 1999.

Les gens du mensonge. Scott Peck. Éditions J’ai lu. 1997

L’erreur de Descartes : La raison des émotions. Antonio. R. Damasio. Odile Jacob. 1995

Écrits sur l’enseignement. Jacqueline de Romilly. Éditions de Fallois. 1991

La laideur se vend mal. Raymond Loewy.  Gallimard. 1990

De la théorie des lieux communs dans les Topiques d’Aristote. Eugène Thionville, ancien élève de l’École normale, professeur de rhétorique au lycée impérial de Limoges. Paris. 1856.

V. également l’introduction de l’ouvrage dans BNF — Gallica — 2012 — concernant l’opinion très négative de Cicéron puis des auteurs de la logique de Port-Royal sur la théorie des lieux, ces derniers considérant les Topiques comme des livres « étrangement confus » !

De l’Institution de l’Orateur. Quintilien. Réédition. 1812.

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